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Je poursuis dans la lignée de ces derniers jours avec un article de Marina du Plessis, opérationnelle du KM qui se décrit comme "Management Advisor". Cet article s'intitule "Drivers of knowledge management in the corporate environment", International Journal of Information Management 25 (2005), p 193-202 (voir lien doi:10.1016/j.ijinfomgt.2004.12.001 )
Cet article a une valeur ajoutée pratique et opérationnelle. Il n'apporte pas de vraies avancées théoriques mais a le grand mérite de synthétiser un ensemble de pratiques et d'appréciations opérationnelles autour des raisons qui poussent une entreprise à mettre en place des démarches de KM. A partir d'analyse de documents et rapports de cabinets de conseil, d'analystes et d'opérationnels, M. du Plessis estime notamment que le KM vise à créer, partager, améliorer les connaissances de l'entreprise pour:
- Initier des actions fondées sur les connaissances,
- Supporter le déploiement d'une stratégie business et réaliser ces objectifs business,
- Créer une entreprise "intelligente" en conservant les connaissances organisationnelles et individuelles, en identifiant avec plus de pertinence les opportunités business, et en accroissant le patrimoine de connaissances organisationnelles,
- Améliorer l'avantage concurrentiel,
- Créer une culture et un environnement d'innovation,
- Faire de la collaboration une pratique de travail,
- Améliorer l'efficacité du travail et la capacité organisationnelle en améliorant la prise de décision, améliorant le service client, améliorant la pertinence des solutions apportées aux problèmes business, améliorant la productivité, et enfin en améliorant le niveau de connaissances individuelles et organisationnelles.
Par la suite, l'auteur liste aussi une série de "drivers" ou de fils directeur du KM qui semblent correspondre à des appréciations portées par les entreprises sur la connaissance et qui les conduiraient à mettre en oeuvre telle ou telle démarche. Pour M. du Plessis ces "drivers" et objectifs sont importants car c'est de leur identification que dépendra la mise en oeuvre d'une démarche de KM efficace pour l'entreprise.
"If organisations do not fully comprehend what drives the need for knowledge management, they may fall into the trap of creating an inefficient knowledge management strategy and operational plans (often based on experiences of other organisations) (..) Many of time organisations evaluate knowledge management initiatives as "ineffective" or "a waste of money", when the knowledge management programmes were implemented without fully understanding the drivers and the objectives that had to be met at the outset. Before embarking on a knowledge management journey, organisations therefore have to understand what it is that they would like to achive with knowledge management and what value it needs to add to the organisation. In absence of this understanding, knowledge management wil just be another buzzword."
Evidemment on ne peut qu'être d'accord avec de tels propos et d'une certaine manière il est bon de les lire aujourd'hui quand de nombreux auteurs oublient qu'on ne fait pas du KM pour du KM mais du KM pour une entreprise et sa stratégie business. Toutefois, si cette synthése est intéressante, je trouve aussi qu'elle manque un peu de précision sur les différents objectifs (voire "drivers") listés. En quoi l'objectif "Améliorer l'avantage concurrentiel" n'englobe-t-il pas celui d'"Améliorer l'efficacité du travail"? De la même manière il y a certainement des liens entre l'objectif "Initier des actions par les connaissances" et "Créer une entreprise intelligente". Bref, si cet article est intéressant et offre une première base très utile, il me semble qu'il est à approfondir pour véritablement servir d'outil de cadrage de la mise en oeuvre d'une démarche de KM au sein d'une organisation.
Thème inspiré par Bryan Bell.